Tlemcen

 

Tlemcen : Les gelées de printemps bouleversent les cerises

L'arboriculture dans la wilaya de Tlemcen a connu, ces dernières années, un net développement. Selon la direction des Services agricoles (DSA) de la wilaya de Tlemcen, l'engouement suscité par cette activité, ces dernières années, chez les agriculteurs de la région, a donné lieu à une hausse sensible des cultures fruitières.

Outre les pommes et les pêches, l'accroissement de la production a touché, entre autres, les prunes, les poires, le raisin, les fraises, les abricots et les cerises. Cette augmentation est due, selon le directeur des Services agricoles, à la combinaison particulière de conditions climatiques et géographiques dont jouissent certaines zones de la wilaya de Tlemcen, où les agriculteurs sont en mesure de produire un large assortiment de fruits de première qualité. En outre, parmi ces conditions idéales notons également le large éventail de sols fertiles que possèdent ces régions et qui conviennent parfaitement à la production fruitière.

Grâce aux techniques modernes, les producteurs sont devenus, de plus en plus, efficaces. Graduellement, ils convertissent les anciens vergers moins productifs, constitués de grands arbres standards en plantations intensives d'arbres nains ou à dimension limitée. «Cette évolution exige, pour ailleurs, une plus grande densité de peuplement à l'hectare», a indiqué le responsable de la direction des Services agricoles de la wilaya de Tlemcen.

Comme les autres zones de production fruitière (Sabra, Ouled Sidi Hadj, Bouhlou, Aïn Fezza, Béni-Snous, Bennerrane, Hennaya et Maghnia), la région de Attar, située à 800 m d'altitude, au sud de la ville de Tlemcen, connue pour la qualité de ses cerises, peut compter sur un climat tempéré et une température douce qui ralentissent le développement des bourgeons au printemps et réduisent ainsi les risques de dégâts par les gelées printanières. En outre, ils prolongent la saison de végétation en retardant les premières gelées d'automne. A Attar, les verges de petite taille dominent et le cerisier (première activité) est souvent cultivé en jardin familial. Selon un jeune agriculteur de la région, cette situation s'explique par le coût élevé de la récolte (80% des charges) et le caractère périssable du fruit, nécessitant un écoulement rapide de la production.

Le bigarreau, appelé aussi «cerise douce», très répandu à Attar, est un gros fruit au goût sucré et à la chair ferme et croquante. «Greffé sur merisier, il convient à former des arbres de plein vent qui s'accommode de terrains secs. Les fruits sont très gros, de couleur rouge vif, à l'excellente chair ferme et sucrée. L'arbre vigoureux porte des branches bien dressées», a expliqué ce jeune agriculteur. «Cependant ajoute-t-il, le cerisier est sujet à des attaques de plusieurs maladies et ravageurs. En plus de leur calibre, les cerises sont exposées aux attaques d'insectes nuisibles et de maladies. Pour protéger leurs cultures de nombreux agriculteurs de Attar entreprennent des traitements préventifs et curatifs à différents stades végétatifs. Sur les conseils de techniciens spécialisés, ils apprennent les différentes méthodes de lutte contre les ravageurs et les maladies. Ils s'informent également sur le calendrier des traitements et les doses de pesticides à utiliser pour une intervention efficace et sans danger.

Cette année, après avoir souffert de la douceur de l'hiver et des pluies de fin avril qui ont compromis une partie de la récolte, la cerise sera rare et chère. Le kilo sera vendu entre 350 et 450 DA le kilo sur les marchés; triste nouvelle pour ceux qui adorent les cerises. «Cette année les gelées tardives de printemps ont détruit les bourgeons des cerisiers et donc ont compromis la récolte», a reconnu le jeune agriculteur. «Il n'y a pas grand-chose à faire et l'on mesure combien la production fruitière est dépendante des caprices de la nature», a-t-il ajouté. En effet, en faisant un tour dans les vergers de Attar, nous constatons ces dégâts: des cerises éclatées, talées, rares et meurtries ne valant même pas la peine d'être cueillies. C'est, peut-être, l'année des oiseaux!

Par le Quotidien Oran, Khaled Boumediene. Le 25 juin 2007.

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